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Chaque peinture, comme chaque série de peintures, doit me satisfaire à tout les niveaux : émotionnel, intellectuel, visuel et physique. J'aime travailler en solitude, mais les gens avec qui je travaille sont très importants aussi, même les gens que je vois. L'oeuvre est liée à ma vie, à mon quotidien. Je suis comme une éponge et tous ces éléments conditionnent le résultat. Le travail en solitude à l'atelier c'est une façon de mettre de l'ordre dans tout ça, de clarifier les choses. Je me réveille, je prends le train de banlieue, et quand j'arrive je passe des heures à déplacer des choses, j'entends mes idées qui se mettent en place, je me prépare à faire des couleurs, ensuite la peinture se fait toute seule et j'adore ça. Je suis comme un chef d'orchestre, c'est très naturel pour moi. En plus, je suis mégalomaniaque, mais quand je travaille avec des gens, j'aime que tout le monde apporte ses idées. Je n'aime pas les contrôler. Au contraire, je les encourage. Je n'ai pas peur de me relever les manches, j'aime le travail. J'ai toujours la pression sur moi mais je ne veux pas accélérer le processus. Je me sents comme une mère et un père à la fois, je les alimente mais ne les contrôle pas. Je suis plutôt responsable et d'ailleurs je suis davantage paternelle. La mère et plus émotionnelle alors que moi je suis plus sur le plan pratique, du business. Malheureusement c'est aussi important. Je connais des gens qui ont un grand potentiel mais qui se comportent comme des enfants, dès qu'il s'agit de la vie pratique, du quotidien. Je suis là pour les aider. En même temps, je me comporte souvent moi même comme un bébé. Je peux être très forte, protéger les autres, mais aussi me retrouver avec des gens très fort qui me protègent. |